Dépression post partum - penser à l'homéopathie
On parle sans cesse du baby blues. Mais on oublie la grosse déprime qui frappe certaines femmes pendant leur grossesse, et cette affreuse dépression qui peut suivre l'accouchement.
Le baby blues survient 1 ou 2 jours après avoir accouché. En fait, ce n'est qu'une espèce de grosse vague de sentiments qui nous submerge d'un coup. Je me souviens, je pleurais pour tout et n'importe quoi. En fait, les larmes étaient mon seul moyen de m'exprimer. J'étais heureuse, je pleurais. J'avais faim, je pleurais. Je trouvais Crevette infiniment beau, je pleurais.
Ca n'a rien d'une déprime même si ça peut en prendre l'air à cause du flot de larmes. Je n'ai pas été triste et n'ai pas paniqué face à l'inconnu du futur avec ce bébé. C'était juste mes nerfs qui avaient besoin de lacher toute la pression et la fatigue accumulées pendant les mois précédents.
Ca a duré 3 ou 4 jours, où l'Homme a fini par éclater de rire à chaque fois que mes larmes montaient.
Franchement, on était très loin de ce à quoi je m'attendais.
Par contre, quand j'étais enceinte, j'ai atteint des abîmes de déprime inexplorés. Je me suis sentie mal comme jamais et étais complètement au bord du désespoir. Bien sûr, il y avait des raisons rationnelles à cet état : la recherche d'un nouvel appartement, mes conditions de travail et mon état physique déplorable. Il y avait des jours où j'aurais fait n'importe quoi pour que ça s'arrête là maintenant tout de suite.
Ca a été d'autant plus difficile que je n'obtenais aucune écoute de la part des sages femmes qui me suivaient à l'hôpital. Vous êtes épuisée ? Normal vous êtes enceinte. Vous avez peur ? Normal vous êtes enceinte. Vous vomissez depuis 7 mois ? Normal vous êtes enceinte. Vous déprimez ? Normal...
Ce qui m'agaçait par dessus tout, c'est que ma grossesse servait d'explication à tout. On m'a donc laissée dans mon malaise et ma solitude jusqu'au bout, considérant qu'il n'y avait rien d'exceptionnel puisque les hormones et tout les reste étaient responsables et que ça passerait tout seul.
Mais voilà, maintenant ça fait 7 mois que j'ai accouché, et ça ne va toujours pas mieux.
Au début, je pensais que c'était parce que nous avons passé les 2 premiers mois en vadrouille et pas chez nous, puis ça a été parce que j'avais du mal à m'habituer à tout gérer seule, ensuite ça a été parce que Crevette était trop dépendant, après ça a été les vacances de Noël et donc re-vadrouille, et enfin maintenant c'est parce que Crevette commence sa crise d'angoisse.
Il y a toujours une bonne raison pour expliquer ce qui se passe et espérer que ça ira mieux plus tard.
Mais voilà, si on laisse la dépression s'installer cela risque d'entraver les liens qui se forment entre la mère et l'enfant. Quand je regardais Crevette, je ne voyais qu'un petit tyran, mon cauchemar quotidien, la boîte à cris qui fonctionne sans cesse dans mon appartement. C'était une catastrophe, je commençais à me détacher complètement de lui, me convaincant qu'il serait bien mieux seul avec son père qui sait l'apprécier lui.
Heureusement, c'est passé. Pas que je sois déjà guérie, loin de là, mais grâce à l'homéopathie mon humeur est plus stable : je connais des bas moins profonds, ne fais plus de colères et dors mieux.
Je suis vraiment très contente d'avoir eu le culot de tourner les talons quand mon médecin m'a proposé les anti-dépresseurs et d'être allée voir un homéopathe. On n'y pense pas assez souvent, mais l'homéopathie est une médecine qui est extrêmement efficace. J'aimerais laisser une trace ici du traitement que j'ai suivi, mais malheureusement il n'y a pas de solution miracle.
Je recommande très chaudement à toute personne qui souhaiterait se faire soigner ainsi d'oser sauter le pas et de se rendre chez un médecin. La consultation est moment de dialogue inégalable et extrêmement important dans le processus de guérison d'une dépression. Je vous le dis clairement : on ne se sort pas d'une dépression tout seul. Il faut de l'aide. Trouvez-vous un thérapeute en qui vous avez confiance, et laissez-vous guider par lui.
J'ai retrouvé la force et l'envie de me lever le matin et d'essayer de faire quelque chose de ma journée (autre que de s'assurer que les besoin physiologiques de Crevette sont assouvis). La guérison va être un processus long et difficile, mais j'ai l'impression d'être sur la bonne voie.